Live Report de l'Ocean Fest #2 - Jour 1

02 mai 2024 à 22h20

Pour nous, vendredi 26 avril, ce furent les retrouvailles avec l'Ocean Fest ! L'événement nous avait beaucoup emballé l'an dernier (vous pouvez retrouver le live report sur le site) tant par sa programmation que son organisation et les valeurs défendues. Comme Worakls (co-organisateur avec Hugo Clément et leur association Blue Force) nous le dévoilait lorsque nous l'avons interviewé l'an dernier, il est bien question d'une édition qui s'étend à présent sur deux jours ! Et surprise, si le samedi possède une programmation à l'image de la précédente très pop/electro toujours de très bon goût, le vendredi est consacré au punk et au metal ! En prime, elle est couronnée par la présence de Gojira en tête d'affiche, fleuron du metal local devenu mastodonte international depuis bien des années déjà ! Les engagements sont toujours les mêmes. Premièrement, toutes les recettes du festival vont aux associations soutenues et elles sont au nombre de trois cette année. Sea Shepherd que l'on ne présente plus déjà soutenus l'an dernier, à laquelle viennent s'ajouter One Voice et Itsas Arima. Les premiers luttent pour la préservation du vivant dans son ensemble, militent entre autres contre l'exploitation scientifique, pour le spectacle ou encore pour la mode. La seconde structure est fondée par des biologistes et basée à Bayonne. Elle oeuvre pour préservation des mammifères marins et de la faune maritime au sens large. N,'hésitez pas à vous renseigner, à vous rapprocher de ces structures et si vous en avez l'envie et la possibilité, de les soutenir !
Tout comme l'an dernier, le choix des artistes présents correspond aux valeurs défendues par le festival. Tous acceptent de jouer bénévolement déjà, et sont tous locaux ou de France afin de limiter les émissions carbone. Ils partagent tous cette préoccupation pour l'environnement, soit véhiculée directement dans leur musique et/ou leurs discours soient sont sensibles à ces causes et trouvent en l'Ocean Fest un moyen de faire un geste fort ! Le festival voit plus grand et prend de plus en plus d'ampleur. Son évolution est passionnante et réjouissante ! 

Le Site 

Comme il convient, petit tour du site tiré du premier report avec erratum pour mentionner les améliorations faites depuis la précédentes édition :
C'est à la Halle d'Iraty que les festivités ont eu lieu, un grand complex ayant l'habitude d'accueillir concerts, festivals et salons. L'endroit est facilement accessible, situé près de l'aéroport et de grands axes routiers. La gare n'est pas très éloignée non plus, tout comme les arrêts de bus ce qui facilite son accès. C'est un grand bâtiment à plusieurs étages partagé entre les différents coins habituels que nous pouvons retrouver dans un festival : points cashless, merch, vestiaires, plusieurs toilettes (présents également en extérieur) et évidemment, la salle de concerts. L'accessibilité était top, il nous a semblé assez facile de circuler à l'intérieur, tout est facilement accessible et lisible avec la présence de nombreux bénévoles un peu partout en cas de besoin. Toujours dans cette volonté d'organisation bienveillante et carrée, il y a la présence de Safer sur le festival et leur dispositif visant à sensibiliser, prévenir et intervenir en cas d'agressions. Leur application est disponible, n'hésitez pas à la télécharger quand vous allez en festival s'ils y sont présents. 
Pour se nourrir et s'hydrater, c'est principalement dehors que ça se passe ! Les restaurateurs présents aux spécialités variées étaient l'assurance d'en avoir pour tous les goûts. Mention spéciale pour la qualité des produits de ceux que nous avons pu tester, qui semblaient à l'image des autres au vu de l'odeur de chaque food truck. Produits frais, 100% veggie et vegan, préparations maison, localité et prix abordables, un régal ! Les festivaliers ne s'y  sont pas trompés au vu des queues malheureusement très longues, une fois la soirée lancée. En tout cas, c'est réjouissant de constater que les choix en terme de qualité et d'engagement qui nous ont poussé à nous intéresser au festival ont été poussé jusqu'à la partie restauration ! Il est à mentionner que l'offre a été doublée par rapport à la première édition et les nouveaux venus sont tout aussi gourmands que ceux qui font leur retour ! 
S'il est important de bien se restaurer en festival, l'endroit le plus important, celui de toutes les attentions est évidemment la salle ! Elle était tout à fait adaptée à la densité de population, avec 2 buvettes pour reprendre des forces sans risquer de manquer un bout du show.  Une disposition totalement adéquate, tout comme les sons et lumières nickels pour chaque passage, mettant bien en valeur la musique des artistes présents pour la soirée ! Et c'est d'eux que nous allons parler à présent !

Les Shows

C'est à Zetkin que revient la charge de lancer les hostilités. Et d'hostilités, il est réellement question ici, contre toute forme d'oppressions qu'elles soient ethniques, de classes, de genre, contre un système bouffi qui s'autodétruit en emportant tout avec lui. Pour un groupe qui emprunte son nom à celui de Clara Zetkin (figure cruciale du féminisme, allez checker par pitié) et qui s'inscrit dans son héritage de pensée, cela va de soi !  C'est du punk donc ça passe pas par 4 chemins pour transmettre son point de vue sur la société à travers sa musique. Ca va tout droit, droit dans la tronche exactement comme on peut l'attendre d'un groupe du genre. Une foule déjà plutôt conséquente est venue se mettre en jambes en venant se prendre la grosse dose d'énergie ! Une découverte pour nous que ce combo animé par un charisme certain et des compositions efficaces ! Nous sommes partis un peu avant la fin de leur prestation pour nous laisser guider par l'odeur alléchante des food trucks histoire d'être prêts pour Orbel mais nous espérons les recroiser bientôt ! Une ouverture de festival qui a tenu toutes ses promesses !

Nous voilà sustentés et prêts pour revoir Orbel que nous avions découverts l'an dernier en première partie des doomsters italiens de Messa à l'Atelier du Neez de Jurançon. Le souvenir était vraiment bon et l'attente n'était que décuplée. Et nous n'avons absolument pas été déçus ! Nous retrouvons avec grand plaisir leur post-metal très doom, lourd, ensorcelant exécuté avec toujours autant de brio. Une fois de plus, pour un début de soirée, la foule était bien présente pour soutenir le groupe. Le Pays Basque avait Monarch! comme prodige de la musique lente et lourde mais depuis leur split, Orbel a tous les atouts pour s'asseoir sur le trône. Le chant basque participe à l'ambiance mystique que le groupe installe tout comme le choix des percussions electroniques et la grosse présence de Trip-hop dans leur son. Le cocktail est unique et si bon ! Les morceaux s'enchainent de manière homogène soutenus par un jeu de lumière très immersif. Orbel nous coupe du reste du monde pendant 45minutes pour nous plonger dans un abime sombre mais si enjôleur avant de nous rendre à notre réalité tout étourdis mais heureux du moment passé en leur compagnie.

Ravitaillement boisson avant la première tête d'affiche de la soirée, avec temps de scène doublé : Mass Hysteria. Personne n'a besoin de s'attarder longtemps sur les paroles du groupe pour comprendre pourquoi ils ont été sollicités à participer à l'événement. Ces vétérans de la scène françaises font partie des plus gros noms nationaux et semblent toujours sur la route prêts à défendre leurs morceaux. Et c'est qu'ils sont extrêmement doués dans l'exercice ! Voir Mass Hysteria en live, si tant est qu'on est sensible à leur musique, même juste un peu, c'est l'assurance d'assister à quelque chose d'énorme. Mouss et sa bande semblent infatigables, ça bouge, ça saute partout, ça communique dès que possible. C'est la fête (sportive la fête hein) sur 1h30, quel bonheur ! Le groupe sait qu'ils composent de véritables hymnes, tout se répond et ça fait obligatoirement mouche. Et la foule le leur rend bien, c'est une véritable communion. Le set a donné la part belle aux albums des dix dernières années, avec surtout Maniac et Tenace le double-dernier né. Mais un groupe avec autant d'expérience sait aussi ravir ses fans de la premières heures avec la doublette indispensable : "Contraddiction"/"Furia". C'est d'ailleurs sur cette dernière que Mouss a invité les enfants à festoyer avec eux comme une célébration de la jeunesse et tous ont fait honneur à ce très grand moment ! Enfin, le désormais classique "Plus que du Metal" est venu achever une performance énorme avant de préparer aux tauliers de la soirée : Gojira ! 

Comme l'an dernier, Hugo Clément qui co-organise le festival vient annoncer la dernière partie de soirée avec un petit discours, en rappelant les engagements du festival et leur importance fondamentale avant de chauffer un peu plus la salle pour ce qui se prépare.

Tout le monde est bouillant, chauffé à bloc et massé pour accueillir notre Kaiju national, reconnus mondialement tant pour la qualité de leur musique (From Mars to Sirius, de loin l'une des meilleures sorties des années 2000 et déjà un concept-album sur les problèmes environnementaux) que pour leurs prestations live ultra régulières en qualité. Et les enfants du pays n'ont pas failli à leur réputation. La préparation se fait derrière un grand layout "Ocean Planet" qui annonce la couleur et rappelle les engagements que portent le groupe depuis leur début (il est notamment question d'un projet musical avec différents invités pour soutenir Sea Shepherd qui n'a malheureusement jamais pu voir le jour). C'est d'ailleurs ce morceau qui sert d'ouverture à cette magistrale heure et demie où les morceaux de Fortitude et les classiques des différentes périodes du groupe s'enchainent. "Silvera" et "Stranded" se font presque suite, tout comme "Flying Whales" et "Backbone" un peu après , respectivement de Magma (2015) et From Mars to Sirius (2005). Gojira, c'est toujours une leçon de charisme et d'exécution en live.
Les effets de fumée et de lumières leur donnent la dimension monumentale que mérite leur musique. Joe est un excellent frontman, bien bavard et n'hésitant jamais à lâcher une petite vanne contrairement à beaucoup de groupes issus des scènes extrêmes. Son frère Mario n'est pas en reste, jouant avec le public lors d'un solo où il communique avec le public via pancarte. Le clou du spectacle arrivant à la fin du show où les deux frères échangent leur poste, démontrant d'ailleurs qu'ils se débrouillent pas mal même en inversant les rôles ! Ils excellents décidément partout ! Comme autre incongruité bienvenue et qui fait particulièrement sens ici, c'est "Yellow Submarine" qui se tape l'incruste à plusieurs occasions et reprise avec joie par la salle. La large place accordée à Fortitude, le dernier album permet d'aérer le set étant donné l'allègement des compositions offrant des respirations entre les morceaux plus lourds et intenses des précédents efforts du groupe. The Chant est particulièrement parlant à ce sujet, un choeur gigantesque sans mot, touchant du doigt la volonté artistique de l'album qui aborde la communion avec la nature comme un tout.
L'attendu "Vacuity" vient terrasser toute énergie restante avec ses parts ultra massives comme point final d'une bien belle soirée encore une fois ! 

Conclusion

Nous n'avons pas pu être présents pour le deuxième jour mais s'il était comme le premier, le bilan est semblable à celui de l'an dernier. L'Ocean Fest confirme qu'il est un événement sur lequel compter dans les années à venir avec cet énorme plus que sont ses engagements. L'organisation est impeccable, le son aussi. Le line-up proposé est encore une fois très solide, la programmation metal comme premier essai dans le style était impeccable ! Encore une réussite, hâte de voir comment il va continuer d'évoluer ! 
C'est à notre tour de remercier toutes les personnes qui ont rendu ça possible, toutes les équipes, les artistes, merci pour ce beau moment ! 

Voir aussi

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